Questions fréquentes sur le suicide

Il y a encore beaucoup trop de tabous qui entourent le suicide. C’est en parlant ouvertement de la problématique que nous arriverons à ce que plus de gens osent parler de leurs difficultés.

Parlons suicide...

Le suicide est un sujet parfois difficile à aborder puisqu’il amène son lot de questionnements et d’incompréhensions. 

Il faut oser en parler et aborder le sujet. Voici donc quelques réponses aux questions souvent posées.

La personne suicidaire veut cesser de souffrir et non mourir. En fait, la personne suicidaire est ambivalente quant à son désir de vivre et son impossibilité à continuer de souffrir.

La plupart des personnes donnent des signes de leur intention suicidaire. Ces signes peuvent être verbaux ou non verbaux. Malheureusement, ces signes ne sont pas toujours évidents à détecter, même s’ils constituent souvent l’indice d’un état de crise et une façon de demander de l’aide.

Quand on pense au courage et à la lâcheté, on pense en termes de choix et l’on projette notre propre conception du suicide sur l’autre. Or, une personne ne se suicide pas par choix, mais par manque de choix. La personne suicidaire n’y voit là ni courage, ni lâcheté. Sa vie lui est insupportable, elle a atteint sa limite de tolérance face à sa souffrance et elle ne voit plus d’autres façons d’arrêter de souffrir.

Sans entrer dans le débat des causes biopsychosociales du suicide, il est important de souligner que la crédibilité octroyée aux comportements des proches peut induire l’imitation du geste. Ainsi, un suicide ou une tentative de suicide au sein d’une famille peut être perçu par les autres membres comme une façon possible de résoudre leurs problèmes.

Le suicide est un sujet dérangeant, dont on parle difficilement. Pourtant, c’est en parlant du suicide que l’on peut démystifier ce sujet et parvenir à aider une personne suicidaire. Demander directement si une personne songe au suicide, ce n’est pas lui suggérer l’idée, mais lui ouvrir la porte à l’expression de sa souffrance. Parler du suicide, oui, mais pas n’importe comment ! On doit éviter de banaliser le sujet, de mettre au défi une personne de se suicider ou de louanger quelqu’un qui s’est suicidé en qualifiant son geste d’héroïque.

Le geste suicidaire n’est pas spontané. Il est l’aboutissement d’un processus qui comprend le développement des idées suicidaires ainsi que la fixation sur ces idées jusqu’à l’élaboration d’un plan précis. Durant ce processus, la personne suicidaire émet différents messages et signaux. En fait, la majorité des personnes manifeste son désespoir avant de passer à l’acte. On doit noter cependant que chez les adolescent·e·s et les personnes de nature impulsive, ce processus peut parfois se dérouler dans un laps de temps plus court.

Il se peut qu’une personne en crise suicidaire semble momentanément soulagée et paraisse de bonne humeur, mais cela ne signifie pas que le danger est écarté. Au contraire, une amélioration soudaine dans un processus suicidaire peut indiquer une urgence élevée. Soit la personne a décidé de montrer des signes de mieux-être pour rassurer son entourage ou encore, sentant sa souffrance tirer à sa fin, elle ressent un réel soulagement. La vigilance est très importante et il est primordial de tenter de vérifier quels sont les dénouements favorables à l’origine de ce changement de comportement.

Même si une personne suicidaire est la plupart du temps en période dépressive, elle ne présente pas nécessairement des signes de dépression. Au contraire, l’une peut paraître dure et insensible alors qu’une autre peut être de bonne humeur et très active. Il faut faire attention car ces comportements peuvent servir à cacher une grande tristesse et des pensées suicidaires.

Au quotidien, dans ses relations avec son entourage, chaque personne peut aider un proche confronté à la souffrance, avec les moyens dont elle dispose et en respectant ses limites. Savoir reconnaître les signes avant-coureurs, ouvrir le dialogue et trouver des solutions satisfaisantes pour la personne sont autant de façons de soutenir un proche. Avec de l’ouverture, de la compréhension et de l’entraide, il est possible d’éviter que soit posé un geste irréparable. Cependant, qu’on travaille en relation d’aide ou non, la même règle s’applique : on ne doit jamais rester seul·e avec les confidences. Il faut absolument se faire aider.

JEVI offre du soutien en face-à-face aux personnes inquiètes pour un proche. Il suffit de téléphoner au 819 564-1354 en laissant un message avec vos coordonnées. Un membre de l’équipe d’intervention retournera votre appel dans les 72 heures ouvrables.

Il faut toujours prendre les verbalisations suicidaires au sérieux. Elles sont des appels à l’aide. On doit aussi faire attention aux verbalisations répétées et à celles qui s’étendent sur une longue période de temps. La répétition du message peut avoir l’effet de l’homme qui criait au loup, c’est-à-dire de désensibiliser l’entourage face à l’importance de la situation.